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Relance de l’économie Européenne : Que fait la BCE ?

Tout au long de cette semaine du 20 avril 2020 au 24 Avril 2020 le Conseil Européen avec ses 27 chefs d’Etats ont trouvé un accord de principe sur un plan de 1 000 milliards d’Euros.

Il est jugé pour beaucoup comme insuffisant lorsqu’on sait que ce montant représente 1% du PIB des 19 pays de la zone Euro alors que la fourchette de contraction du PIB de ces derniers est estimée entre 5 et 15%. Les principales critiques portent également sur le non capacité des « 27 » à s’accorder sur les modalités de la mise en place de ce fonds, doit-il se faire sous formes de subventions de l’Union Européenne, une idée qui n’est pas accepté par les pays du Nord de l’Europe qui ne veulent pas payer le « laisser aller » des politiques budgétaires des pays « cigales » du Sud de l’Europe. Le prêt est l’autre alternative proposée, mais ce sont cette fois-ci les pays du Sud qui n’y sont pas favorable car il faudra rembourser ces prêts.

Vous l’avez compris ce plan est pour le moment dans l’impasse, et il pourrait y rester jusqu’au début de l’été, période provisoire pour laquelle une solution doit être prise.

C’est alors la BCE qui pourrait se trouver encore une fois dans le costume du « sauveur de la patrie (région dans notre cas) ». En effet les solutions envisagées pour continuer à soutenir l’économie seraient d’accroitre l’achat des titres sur les marchés en augmentant le montant des Junk Bonds (dette notifiée comme spéculative).

Les OMT « opérations monétaires sur titres », un mécanisme encore jamais utilisé, pourrait être mis en place pour les pays les plus en difficultés comme l’Italie.

Pour rappel, une OMT est un rachat de titres obligataires de la part de la BCE dans une proportion supérieure à 33% de sa dette publique totale.

Avec le mécanisme des OMT, qui seraient placés à l’actif de la BCE avant d’être revendus sur le marché sous formes d’obligations, la mutualisation des dettes pourraient s’effectuer via ce moyen.

Les possibilités d’acheter des créances douteuses, dont l’Italie est le champion incontesté en la matière, ainsi que l’achat d’obligations et d’actions émises par les banques sont des solutions actuellement envisagées par la Banque Centrale Européenne.

Il faut rappeler également que pour le moment la BCE a déjà racheter des titres souverains qui ne bénéficient pas d’une note en catégorie « Investissement », ainsi que la mise en place de la possibilité de se refinancer avec en collatéral des titres « Junk Bonds ». Le taux directeurs est à 0,00% et le taux de dépôt à -0,05% et pour le moment la perspective d’un taux directeur en territoire négatif comme en Suisse ou au Japon n’est pas d’actualité.

Pour conclure, l’Union Européenne (la BCE est un élément de l’Union Européenne) essaye de mettre en place différentes politiques afin de soutenir au maximum l’économie et de l’accompagner le plus possible, quitte à s’exposer un peu plus au défaut de contrepartie et donc à la chute de son taux de recouvrement. Nous voyons très clairement que la BCE est la plus réactive vis-à-vis d’autres organismes comme le Conseil Européen pour la simple et bonne raison que la BCE peut agir une fois que ses membres ont voté une décision à la majorité alors que le Conseil Européen a besoin de l’aval des 27 pays à l’unanimité pour la mise en place d’une proposition.

De plus nous voyons beaucoup de commentaires sur la non-activité de l’UE en comparaison avec les USA, ce qui de 1 est totalement faux comme nous venons de le voir ci-dessus et de 2 la comparaison entre une politique commune d’un Etat qui peut voter ses différents plans lorsque la majorité est atteinte n’est pas comparable avec celle d’une région dont l’aval doit venir de ses 27 membres. Certes l’Union Européenne peut sembler plus lente sur certains points mais elle agit !

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